Marie Lecoq vient de vivre sa première rentrée académique en tant que directrice pédagogique de Clairs Vallons. Effectivement, elle ne dirige notre école que depuis quelques mois. Riche d’une longue expérience dans l’enseignement spécialisé (principalement l’enseignement de type 7), c’est en personne aguerrie qu’elle a pris ses fonctions et qu’elle veille au bon fonctionnement de nos écoles.
L’accrochage scolaire
La journée type d’un élève dans nos écoles s’apparente à celle d’un élève dans un cursus ordinaire. Les cours sont donnés selon l’horaire classique. Les élèves arrivent à 08h40 et terminent leur journée aux alentours de 15h20. La différence principale avec l’enseignement conventionnel se situe dans les matières données. « Ici, en secondaire, nous n’enseignons que les cours généraux. Les cours à option, existant à l’extérieur, sont remplacés par des ateliers qui peuvent être manuels, artistiques, sportifs ou encore culturels. Cette spécificité a déjà donné lieu à des vocations chez certains élèves qui se sont découverts une passion pour le travail du bois. En quittant Clairs Vallons, ils se sont orientés vers la menuiserie ». Ces ateliers offrent de belles perspectives aux élèves qui, souvent, arrivent en ayant peu, ou pas, confiance en eux et en leurs capacités.
La présence de ces écoles à Clairs Vallons est une des composantes primordiales de la prise en charge des patients. Leur rôle est, notamment, d’aider les enfants à retrouver cette confiance en eux grâce au milieu scolaire. « Et pour la plupart des enfants, il s’agit d’une découverte. Étant en décrochage, dans leur école d’origine, depuis parfois plusieurs années, le défi est de leur montrer qu’il est possible d’apprendre avec plaisir, en y mettant du sens ». Ce qui n’est pas toujours faisable dans les écoles ordinaires car le temps leur manque pour pouvoir assurer une prise en charge adéquate de ces enfants.
Cependant, le lien avec l’école d’origine n’est pas rompu. En effet, l’une des particularités de nos écoles est la double inscription. « Chaque enfant est obligatoirement inscrit dans deux écoles, celle de Clairs Vallons et celle à l’extérieur. C’est une spécificité du centre qui permet de nouer d’étroites collaborations entre nos écoles et celles d’où proviennent nos jeunes. Nous connaissons mieux les difficultés scolaires qu’ils ont pu y rencontrer ce qui constitue un gain de temps considérable dans le diagnostic et l’évaluation de leurs capacités ». Durant l’année, plusieurs rapports sur le parcours scolaire de l’élève à Clairs Vallons sont également envoyés aux écoles qui sont généralement rassurées de voir que l’enfant est correctement pris en charge dans une structure spécialisée et adaptée.
Flexibilité et résilience
A la rentrée, les élèves sont répartis dans les classes en fonction de leur niveau dans les écoles d’origine. Cela permet de constituer des premiers groupes d’élèves cohérent, en fonction des informations récoltées auprès des professeurs et des directions d’origine. Le travail des enseignants consiste ensuite à analyser et à évaluer chaque enfant pour voir s’il se trouve dans la meilleure classe en fonction de ses capacités et de ses acquis. Naturellement, les élèves sont orientés vers les groupes qui correspondent le mieux à leur niveau. « C’est un travail difficile et exigeant d’être professeur à Clairs Vallons. Ils doivent faire preuve d’adaptabilité et de résilience car il ne s’agit pas de classes avec un niveau général commun. C’est pratiquement de l’enseignement au cas par cas, malgré ce travail, à la rentrée, d’évaluation du niveau de chacun. Cela donne parfois des situations où, dans une même classe, il faut donner 6 cours différents à 6 élèves. En matière d’organisation, c’est parfois un beau travail d’équilibriste. Et c’est passionnant » conclut Marie Lecoq.
